La cinquième colonne israélienne

...par Philip Giraldi - le 04/09/2018

 

Ancien spécialiste de la lutte antiterroriste et officier du renseignement militaire de la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis et chroniqueur et commentateur de télévision, directeur exécutif du Conseil pour l'intérêt national.


 Faisant référence à Israël lors d’une interview, en août 1983, l’amiral de la marine américaine et ancien chef d’état-major interarmées Thomas Moorer a déclaré : « Je n’ai jamais vu un président – quel qu’il soit – leur tenir tête. Ça dépasse l’entendement. Ils obtiennent toujours ce qu’ils veulent. Les Israéliens savent tout le temps ce qui se passe. J’en étais arrivé au point où je n’écrivais plus rien. Si le peuple américain comprenait l’emprise qu’ils ont sur notre gouvernement, il prendrait les armes. Nos citoyens n’ont certainement aucune idée de ce qui se passe. »

 

Moorer parlait de façon générale, mais il avait quelque chose en tête, à savoir l’attaque israélienne du 8 juin 1967 contre le navire de renseignement américain U.S.S. Liberty, qui a tué 34 membres d’équipage américains et en a blessé 173 autres. Le navire naviguait dans les eaux internationales et arborait un immense drapeau étatsunien, mais les avions de guerre israéliens, qui avaient identifié le navire comme étant américain, ont même été jusqu’à mitrailler les radeaux de sauvetage pour tuer ceux qui fuyaient le navire en perdition. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante jamais commise contre un navire de la marine américaine, hors temps de guerre, et l’équipage méritait de recevoir le plus grand nombre de médailles décerné à un seul navire pour une seule action. Oui, c’est une sacrée histoire de courage sous le feu des projecteurs, mais n’attendez surtout pas que Hollywood en fasse un film.

 

Le président Lyndon B. Johnson, qu’il brûle en enfer, a même ordonné de rappeler les avions envoyés pour aider le navire sinistré, disant qu’il préférerait que le navire coule par le fond plutôt que d’embarrasser son bon ami Israël. Puis vint le camouflage, de l’intérieur même du gouvernement américain. Une commission d’enquête convoquée à la hâte et exécutée sommairement, dirigée par l’amiral John McCain, le père de l’actuel sénateur, n’a délibérément interrogé qu’une poignée de membres d’équipage avant de conclure qu’il s’agissait d’un accident. Les marins qui avaient survécu à l’attaque ainsi que les membres d’équipage des navires de la marine qui sont finalement arrivés pour prêter assistance ont été détenus au secret à Malte avant d’être menacés pour qu’ils jurent de garder le secret. Depuis lors, le Congrès, la Maison Blanche et le Pentagone ont rejeté les tentatives répétées de convoquer une autre véritable enquête. Le sénateur John McCain, récemment décédé, a été particulièrement actif dans le refus de réouvrir l’enquête a la demande des survivants du Liberty.

 

L’histoire du Liberty montre que la capacité d’Israël à faire agir le gouvernement des États-Unis contre ses propres intérêts existe depuis longtemps. Grant Smith, de l’IRMEP, cite comment l’espionnage israélien réalisé par l’AIPAC à Washington au milieu des années 1980 a abouti à un accord commercial inégal qui bénéficiait à Israël de plus de 10 milliards de dollars par an en plus des subventions directes du Trésor américain et des milliards en dons « caritatifs » exonérés d’impôts faits par les juifs américains.

 

Si l’amiral Moorer était encore en vie, je pourrais lui dire que la situation vis-à-vis de la puissance israélienne est bien pire maintenant qu’en 1983. Il serait très intéressé de lire un remarquable travail de recherche récemment réalisé par Smith, qui démontre exactement comment Israël et ses amis travaillent de l’intérieur du système pour corrompre notre processus politique et faire en sorte que le gouvernement américain travaille en faveur des intérêts de l’État juif. Il décrit en détail comment le Lobby israélien a réussi à manipuler la communauté des forces de l’ordre pour protéger et promouvoir l’agenda du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

 

Un élément clé de la pénétration israélienne dans le gouvernement américain a été l’approbation par le président George W. Bush, en 2004, de la création de l’Office of Terrorism and Financial Intelligence (OTFI) au sein du département du Trésor. Le site Internet de ce service proclame qu’il est responsable de « la sauvegarde du système financier contre son utilisation illicite et la lutte contre les nations voyous, les complices des terroristes, les proliférateurs d’armes de destruction massive (ADM), les blanchisseurs d’argent, les barons de la drogue et autres menaces à la sécurité nationale » mais, depuis sa création, il s’agit essentiellement de sauvegarder ce qu’Israël perçoit comme ses intérêts. Grant Smith note cependant comment « ce bureau secret est sélectivement aveugle envers d’important financiers du terrorisme, tels que le blanchiment d’argent exonéré d’impôt pour les colonies israéliennes illégales et le financement de la prolifération et la contrebande de technologies d’armement dans le complexe clandestin d’armes nucléaires d’Israël ».

 

Le premier chef du bureau fut le sous-secrétaire du Trésor, Stuart Levey, qui opérait déjà secrètement au sein même de ce département, tout en assurant une coordination régulière tant avec le gouvernement israélien qu’avec des organisations pro-israéliennes comme l’AIPAC, WINEP et la Fondation pour la défense des démocraties (FDDD). Levey se rendait aussi régulièrement en Israël, aux frais du contribuable, tout comme ses trois successeurs à la tête de ce service.

 

Levey a quitté l’OTFI en 2011 et a été remplacé par David S. Cohen. Il a été rapporté, à l’époque et par la suite, que les postes antiterroristes à l’OTFI étaient tous occupés par des personnes à la fois juives et sionistes. Cohen a continué la tradition de Levey de résister à toute transparence sur les activités du bureau. Smith raconte comment, le 12 septembre 2012, il a refusé de répondre aux questions des journalistes « sur la possession d’armes nucléaires par Israël et si le fait de sanctionner l’Iran, signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, pour son programme nucléaire civil inspecté au niveau international ne serait pas un exemple du deux poids, deux mesures endémique qui règne à l’OTFI  ».

 

Cohen a été à son tour remplacé en 2015 par Adam Szubin qui a ensuite été remplacé en 2017 par Sigal Pearl Mandelker, une ancienne et peut-être toujours citoyenne israélienne. Tous les dirigeants de l’OTFI ont donc été juifs et sionistes. Tous travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement israélien, se rendent fréquemment en Israël pour « affaires officielles » et sont tous en liaison étroite avec les groupes juifs les plus souvent décrits comme faisant partie du lobby israélien. Et le résultat a été que les nombreuses victimes de l’OTFI ont généralement été des ennemis d’Israël, tels que définis par Israël et les lobbyistes juifs d’Amérique. La Liste des ressortissants spécialement désignés et des personnes bloquées (Specialially Designated Nationals And Blocked Persons List – SDN) de l’OTFI, qui comprend des sanctions et des moyens de les appliquer, comporte de nombreux noms et sociétés musulmans et chrétiens du Moyen-Orient, mais aucune société basée en Israël, ni aucun nom israélien, alors que beaucoup sont bien connus des forces de l’ordre comme étant des trafiquants d’armes et des blanchisseurs d’argent. Et une fois placé sur la SDN, il n’y a aucun moyen transparent d’en être effacé, même si l’inscription sur cette liste résultait clairement d’une erreur.

 

Ici, aux États-Unis, l’action de l’OTFI a entraîné la fermeture d’organisations caritatives islamiques et l’emprisonnement d’individus exerçant leur droit à la liberté d’expression en critiquant l’État juif. Si la loi anti-boycott israélien parvient à être adoptée par le Congrès, le modèle de l’OTFI deviendra vraisemblablement le modèle applicable lorsqu’il s’agira de restreindre la liberté d’expression chaque fois qu’Israël sera impliqué.

 

L’histoire de l’OTFI est scandaleuse, mais elle est loin d’être unique. Il y a beaucoup d’histoires de Juifs américains étroitement liés à Israël qui ont été promus par des lobbies nationaux puissants et riches en argent pour agir au nom de l’État juif. Certes, les juifs sionistes sont largement surreprésentés dans toutes les agences gouvernementales qui ont quelque chose à voir avec le Moyen-Orient et on peut raisonnablement argumenter sur le fait que les partis républicain et démocrate sont dans les poches de milliardaires juifs comme Sheldon Adelson et Haim Saban.

 

Les néoconservateurs, dont la plupart sont juifs, ont infiltré le Pentagone sous l’administration Reagan et eux et leurs héritiers, au gouvernement et dans les médias (Doug Feith, Paul Wolfowitz, Scooter Libby, Richard Perle, Bill Kristol), ont été des acteurs majeurs dans la guerre catastrophique menée contre l’Irak que Philip Zelikow, l’un des architectes de cette guerre, décrivait en 2004 comme concernant totalement Israël. Ce sont ces mêmes personnes qui sont maintenant à l’avant-garde d’une guerre contre l’Iran.

 

La politique américaine à l’égard du Moyen-Orient est actuellement en grande partie gérée par un petit cercle de juifs orthodoxes travaillant pour le gendre du président, Jared Kushner. L’un d’eux, David Friedman, est actuellement ambassadeur des États-Unis en Israël. Friedman, un avocat en faillite qui n’a pas de références diplomatiques ni de politique étrangère, est un Juif sioniste qui est aussi un partisan des colonies illégales en Cisjordanie et un critique sévère des autres Juifs qui, d’une manière ou d’une autre, sont en désaccord avec le gouvernement israélien. Il a contribué financièrement à la construction de colonies de peuplement, ce qui serait déclaré illégal si l’OTFI faisait son travail, et a constamment défendu les colons tout en condamnant les Palestiniens dans ses discours en Israël. Il répète sans cesse les arguments du gouvernement israélien et a tenté de modifier le libellé des communications du département d’État, en cherchant à supprimer le mot « occupé » pour décrire le contrôle israélien sur la Cisjordanie. Son humanité ne s’étend pas au-delà de sa judéité, il défend les Israéliens qui ont tiré sur des milliers de manifestants de Gaza non armés et bombardé des écoles, des hôpitaux et des centres culturels. La façon dont il représente les États-Unis et ses citoyens qui n’ont pas la double nationalité doit être considérée comme un mystère.

 

Le principal conseiller de Friedman est le rabbin Aryeh Lightstone, qui est décrit par l’ambassade comme un expert en « éducation juive et défense des droits des Juifs et des Israéliens ». Une fois, en se montrant apparemment plus éclairé, Lightstone décrivit Donald Trump comme posant « un danger existentiel à la fois pour le Parti républicain et pour les États-Unis » et l’accusa même de se prosterner devant un public juif. Apparemment, quand l’occasion s’est présentée, il a changé d’avis sur son nouveau patron. Avant son embauche par le gouvernement en 2014, Lightstone avait fondé et dirigé Silent City, un groupe de pression juif soutenu par des fonds d’extrême droite qui s’opposait à l’accord nucléaire iranien et qui luttait également contre le mouvement non-violent de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Il serait toujours lié financièrement à des groupes anti-BDS, ce qui pourrait être interprété comme un conflit d’intérêts. En tant que conseiller principal de Friedman, il reçoit plus de 200 000 dollars par an, plus un logement gratuit, des prestations supplémentaires dont une indemnité de 25 % au titre du coût de la vie et une indemnité de difficulté de 10 %, une assurance maladie et l’admissibilité à un régime de retraite.

 

Alors, qu’est-ce que Joe et Jill, les citoyens américains moyens y gagnent ? Pas grand-chose. Et pour Israël ? Tout ce qu’il veut, apparemment. Couler un navire de guerre américain ? D’accord. Piquer dans le Trésor américain ? Bien sûr, attendez une minute et nous rédigerons un projet de loi qui vous donnera encore plus d’argent. Créer une agence liée au département du Trésor et dirigée exclusivement par des juifs qui opèrent secrètement pour punir les détracteurs de l’État juif ? Pas de problème. Pendant ce temps, une bande de gars au Pentagone rêve de nouvelles guerres pour Israël, et la Maison Blanche envoie un ambassadeur ignorant et un haut responsable à l’étranger pour représenter les intérêts du gouvernement du pays où il est en poste, qui se trouve être Israël. Est-ce que ça finira un jour ?

 

Philip Giraldi 


...du même auteur  - le 15/08/2018

Il faut oser s’opposer à Israël

 On me demande souvent pourquoi j’ai "quelque chose" contre Israël, et des amis me disent que je serais beaucoup plus respecté en tant qu’expert si je me concentrais plutôt sur la sécurité nationale et la corruption politique. Le problème c’est que notre soi-disant "relation spéciale" avec Israël est elle-même le résultat de choix catastrophiques en matière de sécurité nationale et de politique étrangère soutenus par une corruption politique et médiatique omniprésente, de sorte que toute tentative honnête d’examiner l’une mène inévitablement à l’autre. La plupart des leaders d’opinion qui s’expriment dans les médias échappent à ce dilemme en prenant le parti d’ignorer complètement le côté obscur d’Israël.

  

Israël - et non la Russie - est le seul pays étranger qui peut s’ingérer avec une totale impunité dans les processus politiques aux États-Unis, pourtant cela ne suscite aucune critique. C’est aussi lui qui menace le plus notre réelle sécurité nationale, car, avec son puissant lobby étasunien il a été le principal promoteur de la poursuite des guerres interventionnistes américaines. La décision de faire la guerre à l’Irak sous de faux prétextes, largement encouragée par un groupe d’éminents Juifs américains, au Pentagone et dans les médias, a tué 4 424 Américains ainsi que des centaines de milliers d’Irakiens et aura coûté 7000 milliards de dollars au contribuable américain lorsque toutes les factures seront payées. Ce même groupe, principalement composé de néoconservateurs juifs, pousse maintenant à déclarer une guerre à l’Iran, en utilisant un plan tactique d’escalade concocté par Israël, qui s’avérera, sans nul doute, encore plus catastrophique.

  

Et ce n’est pas tout. Selon le FBI, Israël, de toutes les nations soi-disant "amies", est celle qui mène les opérations d’espionnage les plus agressivescontre les États-Unis, volant fréquemment notre technologie militaire pour que ses propres marchands d’armes puissent la revendre ensuite. Le recrutement de Jonathan Pollard, l’espion le plus dévastateur de l’histoire des États-Unis, est un de ses plus grands succès en matière d’espionnage. Israël s’est également introduit dans les systèmes de communication américains et s’est emparé illégalement des technologies pour le carburant et les détonateurs de son propre arsenal nucléaire secret.

  

Israël fait peu de cas de la souveraineté américaine. Les premiers ministresAriel Sharon et Benjamin Netanyahu se sont vantés de contrôler les États-Unis. En 2001, Israël était en train de mener en secret une opération d’espionnage massive sur les Arabes aux États-Unis. De nombreux membres des services de renseignement et de la police pensent qu’Israël disposait d’énormément de renseignements sur le complot du 11 septembre, mais qu’il ne les a pas partagés avec Washington. Il y a eu "la danse des Shlomo", des "danseurs" israéliens d’une compagnie du New Jersey qui apparemment avait une connaissance anticipée de l’attaque terroriste et qui ont dansé et ri en regardant les Twin Towers exploser.

  

C’est la puissance du lobby juif*, tant en termes de moyens financiers que d’accès aux personnes et aux mécanismes qui comptent vraiment, qui permet à Israël d’agir en toute impunité et de rendre, par là-même, les États-Unis à la fois plus pauvres et moins sûrs. Son lobbying massif et bien financé, impliquant des centaines de groupes et des milliers d’individus aux Etats-Unis, a nui aux réels intérêts américains, en partie en privant chaque année les Etats-Unis des milliards de dollars donnés à Israël simplement parce que c’est Israël et que ce pays peut obtenir tout ce qu’il veut d’un Congrès et d’une Maison Blanche serviles, sans que les média aux ordres y trouvent rien à redire.

  

Israël a également obtenu une protection politique inconditionnelle de la part des États-Unis dans des forums comme les Nations Unies, ce qui nuit à la réputation de l’Amérique et à ses intérêts réels. Cette protection s’étend maintenant à la mise à disposition, dans des bases en Israël, d’unités étasuniennes qui, aussi sûrement que le fil caché qui déclenche une bombe, garantissent que Washington s’impliquera si jamais Israël est attaqué ou même si Israël déclare lui-même une guerre. L’actuel ambassadeur des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, n’est rien d’autre que le porte-parole d’Israël, tandis que l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, soutient ouvertement les colonies illégales d’Israël, malgré l’opposition des États-Unis, et passe une grande partie de son temps à justifier les crimes de guerre israéliens.

  

Et ici, sur le front intérieur, Israël cause des dommages sans doute encore plus graves à travers la tentative du sénateur Ben Cardin de supprimer les droits garantis par le Premier Amendement en rendant illégale toute critique d’Israël. Le mouvement de boycott israélien non-violent (BDS) a déjà été sanctionné dans de nombreux États, grâce au lobbying intensif du gouvernement israélien et de ses puissants amis.

  

Donc, à l’aune des dommages réels infligés, le véritable ennemi des États-Unis, s’il en a un, parmi les puissances étrangères, c’est Israël. Les récentes enquêtes sur le Russiangate ont révélé que c’est Israël, et non la Russie, qui a demandé des faveurs à Michael Flynn et à la nouvelle administration Trump, mais le conseiller juridique spécial Robert Mueller n’a manifestement pas l’intention de creuser cette piste pour son enquête, ce qui ne devrait surprendre personne.

  

Noam Chomsky, une des icônes des intellectuels progressistes, a fini par comprendre ce qu’était Israël et ce que cela signifiait. Il avait toujours soutenu de manière quelque peu incohérente que le mauvais comportement d’Israël était dû au fait qu’il était l’outil de l’impérialisme et du capitalisme américains. A 89 ans, il a finalement compris qu’il s’agit en fait de ce qu’Israël veut, sans égard pour l’hôte américain dont il se nourrit à l’instar des parasites, et il écrit sur "Democracy Now" :

  

...prenons, par exemple, la grande question de l’ingérence dans nos élections. Les Russes se sont-ils immiscés dans nos élections ? C’est un sujet de préoccupation inouïe dans les médias. Pour la plupart des pays, c’est de la blague. Tout d’abord, si on s’intéresse à l’ingérence étrangère dans nos élections, tout ce que les Russes ont fait n’a quasiment aucune incidence par rapport à ce qu’un autre État fait, ouvertement, effrontément et avec un soutien incroyable. L’intervention israélienne dans les élections américaines dépasse largement tout ce que les Russes ont pu faire... C’en est même au point où le premier ministre d’Israël, Netanyahu, va directement au Congrès, sans même en informer le président, et s’adresse au Congrès, qui lui fait des standing ovations, pour essayer de saper la politique du président – comme Netanyahu la fait contre Obama en 2015**...

  

Les politiciens ont une peur panique de contrarier le lobby juif en disant quoi que ce soit de négatif sur Israël, et par conséquent le Premier ministre Benjamin Netanyahu obtient toujours un blanc-seing du gouvernement américain, même lorsqu’il affame les civils et bombarde les hôpitaux et les écoles. Netanyahu utilise des tireurs d’élite pour abattre des dizaines de manifestants non armés et les tireurs d’élite plaisantent et rient de leurs meurtres sans même que Washington, qui se définit lui-même comme le "leader du monde libre", ne fronce les sourcils.

  

Tout récemment, Israël s’est déclaré État juif avec tout ce que cela implique. Certes, les chrétiens et les musulmans israéliens étaient déjà soumis à toute une batterie de lois et de règlements qui privilégiaient les juifs à leurs dépens, mais maintenant, le fait qu’Israël soit dirigé en fonction des juifs et seulement des juifs, est devenu officiellement sa ligne de conduite. Et ce pays continue de se vanter d’être une "démocratie" !

  

Une récente émission de télévision donne la mesure de l’assujettissement des dirigeants américains à Israël. Le comédien britannique Sacha Baron Cohen anime un nouveau show intitulé "qui est l’Amérique ? " dans lequel il utilise des déguisements et des alias pour interviewer des politiciens et d’autres personnalités qui montrent leur degré d’ignorance ou de duplicité. Plusieurs épisodes récents font penser au sketch de février 2013 de l’émission Saturday Night Live sur la confirmation imminente de Chuck Hagel en tant que Secrétaire à la Défense. Un sénateur demande à Hagel : "S’il était vital pour la sécurité d’Israël que vous alliez à la télévision nationale et que vous fassiez une fellation à un âne.... feriez-vous CELA pour Israël ?" Hagel était bien sûr supposé répondre "oui". Le sketch n’a jamais été diffusé suite aux protestations des habituels suspects.

  

Baron Cohen, qui a contacté plusieurs notables du GOP (Grand old party : les Républicains) en se faisant passer pour le colonel Erran Morad, un spécialiste de la sécurité israélienne, laissait filtrer pas mal d’indices montrant que son interview était bidon, mais aucune de ses victimes n’a été assez maligne pour s’en apercevoir. Cohen, qui se prétendait colonel, portait un uniforme militaire israélien avec des galons de sergent. Cohen laissait entendre qu’il pourrait être un agent du Mossad, tout en arborant un T-shirt sur lequel le texte hébreu était imprimé à l’envers, et il prétendait que la devise de l’agence d’espionnage israélienne était "si vous voulez gagner, montrez un peu de votre peau".

  

Cohen a piégé Dick Cheney en le félicitant d’être le "roi des assassins terroristes" avant de raconter que "mon voisin à Tel Aviv est en prison pour meurtre, ou, comme nous préférons dire, pour "chatouillis améliorés". Morad a poursuivi en disant à Cheney qu’il avait un jour soumis sa femme à la torture de la noyade*** parce qu’il la soupçonnait de l’avoir trompé, puis il a convaincu l’ancien vice-président de signer un "kit de torture de la noyade" qui "avait déjà" la signature de Benjamin Netanyahu, Ariel Sharon et Demi Lovato.

 

 

Dans un autre sketch encore plus spectaculaire, il a persuadé le sénateur de l’État de Géorgie, Jason Spencer, de crier n…**** pour une soi-disant vidéo contre le terrorisme. Après que Cohen a dit à Spencer qu’il fallait effrayer les djihadistes homophobes, Spencer a baissé son pantalon et son slip, puis il s’est retourné pour montrer son derrière en criant "USA ! " et "America !" Spencer a également pris un accent asiatique ridicule en faisant semblant de se servir d’une perche à selfie pour insérer secrètement un portable avec caméra dans la burqa d’une femme musulmane.

  

Dans une autre série d’interviews, Cohen déguisé en Morad a réussi à convaincre des membres républicains actuels et anciens du Congrès - y compris l’ancien leader de la majorité au Sénat Trent Lott – de soutenir unprogramme israélien fictif dont l’objectif était d’armer les enfants des écoles primaires en autodéfense.

  

Dans la même séquence, on voyait un ancien membre du Congrès de l’Illinois et animateur de radio, Joe Walsh, qui disait : "Le cours intensif de trois semaines ’Kinderguardian’ fait découvrir aux enfants de 4 à 12 ans les pistolets, les fusils, les semi-automatiques et leur inculque quelques rudiments sur les mortiers. En moins d’un mois - moins d’un mois - un enfant de CP peut devenir grenadier."

  

Cohen a piégé les deux juges controversés d’Alabama, Roy Moore et Walsh, en les invitant à une conférence pro-israélienne fantôme où ils devaient recevoir un prix pour "contributions importantes à l’État d’Israël". Le député Dana Rohrabacher a également été interviewé et il a dit : "Peut-être qu’avoir des jeunes bien formés qui savent comment se défendre et défendre leur école pourrait aussi augmenter notre sécurité ici." Et le membre du Congrès Joe Wilson a observé qu’"un enfant de 3 ans ne peut pas se défendre contre un fusil d’assaut en lui lançant un étui à crayons Hello Kitty".

  

Les prestations de Cohen sont instructives. Un homme se présente en uniforme israélien, prétend être un expert en terrorisme ou même un agent du Mossad, et il peut rencontrer des Américains puissants qui sont prêts à faire tout ce qu’il dit. Ce que Cohen a fait en dit long sur le soutien automatique et totalement inconditionnel à Israël que de nombreux politiciens américains - en particulier les républicains - choisissent maintenant comme ligne de conduite. C’est cela le mal qu’Israël et son Lobby ont fait aux États-Unis. Israël a toujours raison aux yeux de nombreux décideurs politiques et même les juifs fantasmagoriques comme le colonel Morad sont instantanément perçus comme plus intelligents que nous, et donc il vaut mieux faire ce qu’ils disent. Cette façon de voir nous a apporté l’Irak, la Libye, la Syrie et la possibilité d’encore bien pire avec l’Iran.

  

Israël s’immisce régulièrement dans la politique américaine et corrompt nos institutions et ça ne lui coûte rien. C’est pour ça que j’écris et que je m’exprime fréquemment sur le danger que ce pays représente pour notre République. Il est temps de changer notre vision des choses qui est complètement déraisonnable. Israël est un problème. Il a le droit de se défendre et de protéger ses intérêts, mais cela ne devrait pas impliquer les États-Unis. On ne peut qu’espérer qu’une majorité de mes concitoyens étasuniens finiront par le comprendre. Cela peut prendre un certain temps, mais les méthodes sans foi ni loi qu’Israël utilise ouvertement pour conduire sa politique, sans se soucier de personne d’autre que de lui-même, nous permettent d’être optimiste et de penser que ce jour ne tardera plus.

  

PHILIP GIRALDI 

 

Source : https://comite-valmy.org/spip.php?article10282

 


...sur le même sujet et en complément, je vous invite à lire :

 "Un remède contre la guerre"...

...lire ou relire l'article du Gal d. Delawarde :

"Un général ne devrait pas dire ça !" ...

  JMR

 

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